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• 1119; lat. chrét. deitas, de deus♦ Littér. Divinité mythique; dieu ou déesse. Les déités grecques.déitén. f. Litt. Divinité, dieu ou déesse de la mythologie.⇒DÉITÉ, subst. fém.A.— Rare. Caractère divin :• 1. ... n'était-ce pas reconnaître que le principe du mal, même s'il n'avait ni la dignité, ni la déité du dieu créateur, avait pourtant réussi, au moins provisoirement, à détruire l'œuvre de Dieu.Philos., Relig., 1957, p. 4003.— P. ext. [Bonaparte] voulut que le pape vînt le sacrer à Paris, lui, un soldat de fortune, en signe de sa déité impériale (PROUDHON, Confess. révol., 1843, p. 91).B.— Divinité mythologique :• 2. ... chacun déifia sa foiblesse, ses vertus ou ses vices : le voluptueux sacrifia à Vénus, le philosophe à Minerve, le tyran aux déités infernales.CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, t. 2, 1797, p. 290.— P. ext., littér.1. Divinité. L'éternelle nuit me sépare de toi et je suis seule au monde. Ô déités jalouses, ô dieux, dieux de la mort ennemis des épouses (CHÉNIER, Bucoliques, 1794, p. 271) :• 3. La théologie spéculative du judaïsme (...) s'efforce d'épurer la notion de Dieu en éliminant (...) les anthropomorphismes de la bible et de la tradition (...) et en supprimant la multiplicité même conceptuelle au sein de la déité.Philos., Relig., 1957, p. 4811.2. Personne ou chose divinisée. [L'homme] se jette dans les bras de la Vérité, déité suprême (DELACROIX, Journal, 1823, p. 29). La raison, déité grondeuse, qu'irrite un si joyeux festin (BÉRANGER, Chans., t. 3, 1829, p. 244) :• 4. Mais, outre le fatum, la puissance suprême,La seule déité que l'on n'adore pas,Tant de dieux opposés s'attachent à nos pas,Que l'esprit haletant retombe sur lui-même; ...BOUILHET, Melaenis, 1857, p. 14.♦ En partic. Femme, amante. Ô ma reine! Mon tout! ma déité! ma nymphe! ma sirène! (HUGO, Préf. Cromw., 1827, p. 216) :• 5. ... Eugène s'était contenté de distinguer, parmi la foule des déités parisiennes qui se pressaient dans ce raout, une de ces femmes que doit adorer tout d'abord un jeune homme.BALZAC, Le Père Goriot, 1835, p. 43.Prononc. et Orth. :[deite]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1119 deïtet (PH. DE THAON, Comput, 1534 ds T.-L.). Empr. au lat. chrét. deitas. Fréq. abs. littér. :53.déité [deite] n. f.ÉTYM. 1119, deïtet; lat. chrét. deitas, de deus. → Dieu.❖♦ Littér. Divinité mythique; dieu ou déesse. || Les déités grecques. || Les déités infernales. — Par ext. || Faire de l'argent, de la gloire une déité. ⇒ Idole.1 Les Grecs, et les Latins ensuite, ont fait régner les fausses déités; les poètes ont fait cent diverses théologies (…)Pascal, Pensées, IX, 613.2 L'idée qu'il (Goethe) donne de soi est bien celle d'une puissance de revêtir une étonnante quantité d'aspects. L'inépuisable est dans sa nature, et c'est pourquoi, au lendemain de sa mort, aussitôt il se place parmi les déités et les héros de la Fable Intellectuelle, parmi ceux dont les noms sont devenus symboles.Valéry, Variété IV, p. 99.3 (…) rien de plus antispirituel que la loi érigée en déité.Daniel-Rops, Ce qui meurt…, V, p. 196.
Encyclopédie Universelle. 2012.